La cellule de la cybercriminalité de la gendarmerie française peut s’enorgueillir d’un coup de maître. A la suite d’une enquête discrète menée main dans la main avec plusieurs services de police étrangers, un fructueux coup de filet vient d’être donné dans différents pays, mettant à mal la criminalité mondiale.
Une enquête démarrée dans l’hexagone sous l’égide des services de cybercriminalité
En 2017, les gendarmes ont eu vent d’EncroChat, un système de téléphonie crypté garanti totalement sûr par ses concepteurs et qui semblait être utilisé par l’élite de la criminalité mondiale.
Sur la base d’un téléphone à 1000 euros vendu sur internet, l’acquéreur de ce smartphone avait l’assurance d’accéder à des communications réputées indécryptables et indétectables.
Il bénéficiait même d’un support technique 24 heures sur 24 moyennant un abonnement semestriel de 1500 euros.
Cerise sur le gâteau, un simple code entré dans le téléphone en cas d’arrestation permettait d’en effacer toutes les données. La gendarmerie a réussi à déchiffrer le logiciel de cryptage.
Selon les autorités françaises, 90 % des utilisateurs de ce réseau tous pays confondus, sont liés au crime et plus de 6000 utilisateurs français ont été dénombrés.
Ayant abouti à de nombreuses arrestations et saisies
Plus de 100 millions de messages, retraçant les conversations criminelles de dangereux malfaiteurs ont été recueillis par les enquêteurs.
De nombreux assassinats et enlèvements ont pu être évités en amont ; de plus, un grand coup de filet a été donné simultanément dans plusieurs pays en début de mois.
Les saisies ont été pharaoniques : 60 millions d’euros d’argent sale, 77 armes lourdes, 8 tonnes de cocaïne, 28 millions de comprimés de valium ainsi que 2 autres tonnes de drogues diverses.
Enfin, le travail de fourmis des policiers a permis l’arrestation de 700 malfaiteurs.
Des vérifications sont en cours et la gendarmerie a demandé aux personnes de bonne foi, utilisatrices du système, de se signaler. Plusieurs enquêtes sensibles étant toujours en cours.